Dictionnaires d'artistes

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DAVIES , Char (Canada)

C'est en 1987 que l'artiste canadienne Char Davies commence à s'intéresser à l'image 3D. C'est également à cette date qu'elle rejoint la société Softimage à Montréal. Aujourd'hui, elle en dirige le département de Recherche Visuelle où elle s'emploie, avec son équipe, à faire reculer les limites de l'art technologique. Plasticienne de formation, elle montre en effet que des relations sont possibles entre l'industrie et la création artistique, comme le pensait déjà Robert Rauschenberg à la fin des années soixante, avec la création du célèbre programme Experiment in Art and Technology (E.A.T.).

"Travaillant de manière exhaustive avec la lumière et l'ombre simulées dans un espace virtuel tridimensionnel, combinant le photoréalisme et l'abstraction, la solidité et la transparence, le volume et l'ambiguïté spatiale, j'arrive à intégrer des mondes subjectifs et objectifs, métaphysiques et physiques, de sorte que la technique et le contenu deviennent synonymes. Dans ma recherche, je pousse constamment le potentiel du logiciel en tant qu'instrument intuitif et émotionnellement expressif, parce que c'est ce potentiel-là qui m'importe le plus." C. Davies


Osmose


1994-95, environnement de réalité virtuelle.

C'est sur un rythme lent que "l'immersant", pour reprendre l'expression de l'artiste, explore l'univers d'Osmose. Car rien ne s'opère ici par le toucher mais uniquement par les mouvements du corps et la respiration. Equipé d'un casque de visualisation stéréoscopique et d'une veste munie de capteurs, on pénètre dans douze lieux imaginaires tels qu'une clairière, une forêt, un nuage et un étang, aux teintes nuancées allant du gris au vert. Or ces lieux sont encadrés de textes, de poèmes et de sentences philosophiques d'une part, et d'autre part, de lignes de codes nécessaires au fonctionnement du programme informatique.

Quant aux images de synthèse qui composent cet univers poétique, à la fois naturel et artificiel, elles ne répondent plus aux lois de la perspective linéaire classique. Constituées de particules de lumière et de couches de matières transparentes, elles forment un espace ambigu, mi-abstrait mi-figuratif, où "l'immersant" n'a pas à “passer à l'action", mais "entre en relation", comme le souligne Char Davies qui offre ainsi une alternative aux dispositifs de réalité virtuelle grand public.


O.B.


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Put online: May 2017. Last verified: June 2017.